VERRE ET LUMINAIRES,
TOUT UN ART !

Le Parisien Eco – 07/09/2020

Verre et luminaires, tout un art !

Activité de tradition séculaire, l'artisanat d'art semble plutôt bien résister aux aléas de l'économie. Exemple à l'atelier de verre et de luminaires de Natacha Mondon et Éric Pierre, dans le Loiret

Ici, nul besoin de se creuser la tête pour respecter les nouvelles règles de distanciation par temps de coronavirus. Couple dans la vie et collègues dans leur atelier de La-Selle-sur-le-Bied, dans le Loiret, Natacha Mondon et Éric Pierre ont suffisamment d'espace pour travailler sans être trop impactés par les nouvelles normes sanitaires.

« Le climat de crise actuel nous préoccupe assez peu, car nous sommes sur un marché de niche et nos moyens de production sont essentiellement internes », reconnaît Éric Pierre, installé depuis 2011 avec sa compagne dans ce coin de verdure proche de Montargis. Ils agissent en binôme aux commandes de leur activité.

Elle a été formée aux Beaux-Arts à Paris, lui a suivi une scolarité l'école Louis-Lumière puis à la prestigieuse école Boulle, toujours dans la capitale. Deux parcours complémentaires qui les ont amenés, autant par connaissance des matériaux que par goût personnel, à se spécialiser dans la verrerie et le luminaire. « C'est l'art du feu, résume Éric Pierre. Nos réalisations sont en verre mais aussi en céramique ou en métal. Nous travaillons majoritairement pour des chantiers de restauration d'édifices religieux et de bâtiments classés : beaucoup de lustres mais aussi du mobilier d'intérieur ou liturgique ».

Des lustres chauffants

Ces chantiers représentent environ 60 à 70 % de leur chiffre d'affaires, qui varie selon les années entre 250 000 et 350 000 €. Certains particuliers et des entreprises privées peuvent aussi occasionnellement faire appel à leur savoir-faire.

Les réalisations de Natacha Mondon et Éric Pierre s'exportent aussi « États-Unis, Italie, Russie… L'artisanat d'art français garde une belle cote auprès de la clientèle étrangère », ajoute Éric Pierre. Le duo d'artisans travaille sur-mesure pour des commandes le plus souvent facturées entre 50 000 et 250 000 €. « Chaque chantier est différent, poursuit-il. On doit s'adapter aux spécificités des lieux et allier le plus harmonieusement possible tradition et modernité. Nous Installons par exemple de plus en plus de lustres chauffants pour les églises, de manière à améliorer les conditions d'accueil des fidèles ».

Le patrimoine reçoit de réguliers soutiens financiers, comme la Mission Bern, pour éviter qu'il ne tombe en péril. Et ce sont des créateurs comme Natacha Mondon et Éric Pierre qui sont chargés de le mettre en valeur. « Avec notre activité, j'espère aussi encourager les jeunes à s'intéresser à l'artisanat d'art, insiste ce dernier. Quatre lycées français sont spécialisés dans le travail du verre » Un secteur de niche qui mérite d'être mis en lumière !