ÉGLISE SAINT-NICOLAS
INSTALLATION DE CINQ LUSTRES CHAUFFANTS

Pertuis – 12/12/2020

Chauffage des églises – Étude de cas

Après plus de 12 mois de mise au point, les cinq lustres chauffants de l'église Saint-Nicolas de Pertuis (Vaucluse) ont pris place dans la nef et les collatéraux de l'église.

Cette réalisation, qui est certainement la première en son genre, a su concilier qualité esthétique des lustres, respect du patrimoine et performances thermiques.

Cette gageure, technique et artistique, n'aurait pu être menée à bien sans une collaboration étroite avec la municipalité et la conservation régionale des monuments historiques Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Devant l'inadaptation esthétique des solutions existantes, l'église étant classée monument historique, il a été choisi de partir d'une feuille blanche pour concevoir cet ensemble unique de lustres chauffants.

C'est ainsi qu'après avoir testé plusieurs modèles de lampes halogènes infrarouges (IRC), les lustres ainsi que les réflecteurs infrarouges ont été spécifiquement dessinés et réalisés afin d'obtenir un ensemble esthétiquement à la hauteur de la valeur patrimoniale de l'édifice, tout en assurant le confort thermique nécessaire.

Plusieurs études thermiques ont permis de finaliser la mise au point de ce projet, lesquelles ont été validées par des mesures in situ.

Ce système de chauffage par lustres radiants infrarouges (IRC) s'est révélé être le plus adapté du point de vue de la conservation du riche patrimoine mobilier qu'abrite l'édifice : tableaux, sculptures, bois dorés et polychromes, orgues.

« Nous sommes en mesure d’affirmer que les utilisateurs pourront profiter des offices dans des conditions de confort optimums pour un lieu présentant autant de contraintes techniques et environnementales.

Nos relevés et nos connaissances nous permettent également d’affirmer que les œuvres des chapelles se trouvent en dehors des zones d’influences des lustres et ne risquent pas de les détériorer. En effet aucune montée en température des œuvres n’est à craindre, les lustre n'entraînent pas de déplacement d’air et n’influent pas sur l’hygrométrie du bâtiment. »

Conclusions de l'étude thermique réalisée à la demande de la Conservation régionale de monuments historiques

Une étude de consommation électrique a aussi permis de constater que ce type de chauffage restait d'un coût similaire, voire inférieur, aux autres systèmes existants (soufflant, sol ou plancher chauffant).

Retour d'expérience

Principe du chauffage infrarouge

• Chauffage par rayonnement infrarouge ondes courtes (IRC)
• À la différence des chauffages par convection, l’air n’est pas chauffé
• C’est en se tenant sous le rayonnement que la sensation de chaleur est ressentie
• Hors du faisceau, la température de l’édifice demeure inchangée
• Son effet est immédiat

Confort des usagers

• Le rayonnement infrarouge permet d’assurer une température de confort à l’effet immédiat : 17 à 19 °C en hiver, pour une température initiale de 12 °C
• Aucun temps de préchauffage n’est requis
• Silencieux
• Absence d’effet « tête chaude / pieds froids », due à la hauteur de suspension importante (5 m)

Préservation des mobiliers protégés

• Le rayonnement infrarouge ne modifie pas l’hygrométrie du lieu (à la différence d'un système soufflant)
• Il n'engendre aucun mouvement de convection d’air
• Ne génère pas de vapeur d’eau et donc de condensation (à la différence d’un système à gaz)
• Les éléments de décors ne sont pas soumis aux radiations des lustres, ceux-ci étant focalisés sur l’assistance
• La température interne de l’édifice n’est pas modifiée

Valeur esthétique des lustres

• Un design sur mesure conçu en accord avec l’architecture intérieure du lieu
• Les éléments chauffants, par nature disgracieux, sont organiquement intégrés à l’esthétique des lustres
• En dehors des périodes froides, le lieu bénéficie de lustres « classiques » et élégants
• Point d’orgue d’un chantier de restauration exceptionnel, ils mettent en valeur l’ampleur des travaux réalisés

Aspects financiers et énergétiques

• Mutualisation des coûts de chauffage et de lustrerie
• Simplicité d’installation : comme pour des lustres traditionnels
• Faible coût d’utilisation : les lustres ne fonctionnent que durant les célébrations et les manifestations, et peuvent être allumés séparément en fonction de l’affluence – ils n’ont pas pour fonction de « chauffer » le volume intérieur de l’église, mais de procurer un confort thermique aux personnes se trouvant sous le rayonnement direct
• Entretien simple : seules les lampes infrarouges (IRC) sont à changer (2 500 h)

En guise de conclusion

Notre atelier est heureux d'avoir pu apporter sa contribution au chauffage des églises, domaine fort peu documenté, et au sujet duquel nous avons rencontré beaucoup d'affirmations infondées, faute d'études thermiques sérieuses.

Les paroissiens de Saint-Nicolas passeront désormais leur messe de Noël bien au chaud.