L'église Saint-Nicolas de Pertuis, située dans la commune vauclusienne de Pertuis, s'est dotée de lustres pour le moins originaux et innovants. Cet édifice religieux, construit à la fin du XIVe siècle et classé monument historique depuis 1911, cherchait effectivement un système de chauffage spécifique répondant à plusieurs fonctionnalités : d'abord esthétiques, en concevant des luminaires mettant en valeur le décor intérieur ; ensuite fonctionnelles, pour apporter un confort thermique aux fidèles et visiteurs ; mais également patrimoniales, puisqu'il s'agissait de préserver l'hygrométrie et l'air du lieu afin de conserver intacts les mobiliers protégés ; et enfin énergétiques, dans l'optique que la consommation d'énergie soit la plus faible possible.
C'est donc en partant de ce concept que les artisans verriers Natacha Mondon et Eric Pierre ont réalisé cinq lustres chauffants monumentaux en verre pour éclairer et chauffer l'intérieur de l'église, sans dénaturer son cachet historique et, bien évidemment, spirituel.
Pour ce projet, tous les types de chauffage ont en fait été envisagés par les équipes en charge, mais l'église Saint-Nicolas de Pertuis présente un important problème de sol. Ce dernier datant du XVIe siècle et s'avérant presque parfaitement intact, et des caveaux ayant a fortiori été découverts lors du creusement, des précautions et une certaine adaptation ont été de rigueur. Ainsi, la dalle de ciment et les pierres d'origine ont été retirées, et une partie des murs qui tenaient la dalle a été rabotée. Une nouvelle dalle en béton de chaux a été posée avant que les pierres ne soient remises, seules 20% d'entre elles ayant été changées au bout du compte.
Envisagés un temps pour leur capacité à maintenir une certaine température, les soufflants répartis ont finalement été abandonnés, à cause des risques qu'ils auraient fait porter sur les peintures et l'orgue classé. L'idée de lustres chauffants l'a donc emportée, défendue par les artisans verriers Natacha Mondon et Eric Pierre, et soutenue par la mairie de Pertuis qui travaillait déjà de son côté sur un projet de lustre en forme de "roue de chariot". Mais c'était sans compter la Drac - Direction régionale des affaires culturelles - qui a posé comme contrainte la nécessité de pouvoir baisser voire arrêter le chauffage. S'en est suivie une bataille de deux ans entre l'administration, la municipalité et la maîtrise d’œuvre, pour que finalement le concept soit validé.
"La contrainte à laquelle nous avons dû faire face, c'est que les fabricants de systèmes de chauffage ne s'adaptaient pas à notre configuration. Il a donc fallu reprendre des éléments existants pour parvenir à notre fin", explique l'architecte Martin Lefèvre à Batiactu. "L'alimentation des lustres s'effectue donc par les combles et le chauffage est bien réparti dans tout l'édifice. Celui-ci n'est donc pas impacté par ces nouvelles installations." Le courant électrique, et donc par extension le fonctionnement des lustres, n'est toutefois activé que lors des cérémonies cultuelles ou autres manifestations.
Les lustres de l'église proposent également différentes ambiances d'éclairage, allant d'une luminosité plutôt "classique" - pas trop forte afin de conserver le cachet des oeuvres et des tableaux - à une lumière plutôt "évènementielle", destinée aux messes et aux concerts. Ces lustres uniques en leur genre s'inscrivent aussi dans l'ère du temps et sont de véritables objets connectés, contrôlés à distance par une tablette. Evidemment, un poste de commandes manuelles reste à disposition si besoin. A noter : chaque lustre peut être allumé séparément et prodiguer un confort thermique immédiat aux personnes se situant directement sous son rayonnement.
Ce chantier a en outre permis de réaliser la première étude thermique véritablement documentée sur le chauffage d'un monument historique classé, confirmée par des mesures in situ. Concrètement, le rayonnement infrarouge assure immédiatement à l'intérieur de l'édifice une température de confort de 17 à 19°C en hiver, et ne génère ni vapeur d'eau ni condensation. Silencieux quand ils sont en fonctionnement, les lustres évitent de surcroît l'effet "tête chaude/pieds froids", grâce à l'importante hauteur de leur suspension (égale ou supérieure à 5 mètres). Et avec une esthétique qui se veut classique, les luminaires intègrent dans leur design les éléments chauffants, beaucoup plus disgracieux.
© Corentin Patrigeon pour Batiactu 11/09/2020
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Natacha MONDON & Eric PIERRE – 5, rue de Bretagne – 45210 La Selle-sur-le-Bied – France – +33 6 79 66 02 77 – contact@natachamondonericpierre.fr
© Natacha MONDON & Éric PIERRE 2023 – Mentions légales – Création de site M&P Studio
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